Partis de Sainte-Orse à 8 h, nous étions ce matin là 51 avec notre chauffeur, plus un chien… toujours le même, bien décidés à passer une très bonne journée chez nos voisins Corréziens. A 9h15 nous étions à Collonges-La-Rouge, première étape de notre périple, où nous avions eu la bonne idée d’engager un guide qui très vite se révéla être très sympathique, dynamique et compétent. Avec lui l’histoire de Collonges n’eut plus de secrets pour nous, en nous apprenant à la fois l’architecture de la Renaissance et la vie quotidienne des habitants du village.
La teneur en oxyde de fer (2,4%) de ce grès donne à ce petit village si attachant sa couleur rouge accolée à son nom, le faisant figurer parmi les plus beaux villages de France où ne vivent pourtant à l’année qu’une quarantaine de personnes, autant que de boutiques, alors que 2.000 habitants y résidaient au Moyen Age, et que de nos jours 650.000 touristes le visitent chaque année… Dans le passé jusqu’à la perte de son indépendance en 1738, le village disposait du statut de ville franche apportant de nombreux privilèges. La culture du vin surtout, mais aussi celle des noix et des châtaignes firent la fortune de ses résidents. Ceux-ci construisirent ainsi de riches maisons, dont celle de la Sirène couverte en lauzes, comportant des pans de bois, ou bien d’autres maisons vigneronnes, mais surtout de petits castels des XVIe et XVIIe siècles, au nombre de six, pourvus de tours de noblesse et portant les noms des familles puissantes qui les avaient fait élever.
Au Moyen Age, ce petit village de 3 hectares seulement comportait 25 tours. Deux portes, appartenant à l’ancienne enceinte du XVe siècle, subsistent encore aujourd'hui. Face à la Halle aux grains datant de 1580, la plus ancienne de basse Corrèze comportant encore son four banal, se trouve l’église Saint-Pierre au superbe tympan historié en calcaire. Fortifiée au XVIe, elle présente la particularité d’avoir été partagée durant un siècle entre catholiques et protestants. Nous avons pu admirer son magnifique retable du XVIIe, destiné à convertir les protestants…
La visite de Collonges ne serait pas complète sans dire un petit mot sur Maurice Biraud (1922-1982), dont l’épouse Françoise occupe toujours une maison à Collonges, et qui œuvrèrent tous les deux pour la notoriété du village.
Notre visite guidée se termina vers 11h30. Chacun a pu ensuite errer à sa guise pendant prés d’une heure avant le rendez-vous à la Ferme de Berle pour un bon repas d’une cuisine familiale dans une salle à la vue panoramique. Vers 15h, nous prîmes la direction d’un autre petit village très surprenant et magnifique, mais bien moins fréquenté… : Curemonte, dont le seigneur participa à la première croisade en 1096. Classé lui aussi parmi les plus beaux villages de France depuis 1988, ce charmant village s’étire sur une ligne de crêtes, surplombant les vallées de la Sourdoire et du Maumont, comportant trois châteaux privés, ceux de la Johannie, de Saint-Hilaire et la Maison des Plas, ainsi que trois églises, dont celle de Saint-Barthélemy dans le centre du village, abritant un très beau retable et un reliquaire double où se trouvent des reliques de Ste Agathe et de St Fortin, puis plus à l’écart celle de Saint-Genest et celle de Saint-Hilaire de la Combe. Comme ici tout à l’air de marcher un peu par trois… j’appris qu’il y avait aussi trois fontaines, et que Colette y séjourna début 1940…
La visite étant libre chacun de nous pu déambuler à loisir afin d’observer également les très belles maisons anciennes des XVIe et XVIIe siècles, et trouver des renseignements sous la Halle concernant l’histoire de Curemonte et sur les campagnes de restauration entreprises des 1975 sous l’impulsion de M. André Cantegreil. Vers 16h30, nous remontâmes dans notre bus afin de faire un dernier arrêt à Turenne, où de loin nous vîmes le château avec son ancien donjon et sa tour de guet, avant de faire la traditionnelle photo de groupe. Il ne nous restait plus alors qu’à regagner notre petit village de Sainte-Orse après avoir passé une excellente journée.